Aujourd’hui, les nouvelles les plus importantes viennent d’Ukraine.
La situation dans la région de Donetsk a atteint une impasse, c’est pourquoi le commandement russe a fixé un nouvel objectif à ses forces. Désormais, l’offensive commencera dans deux nouvelles directions, exerçant encore plus de pression sur les défenseurs ukrainiens.

Le Kremlin avait fixé pour objectif à ses forces de capturer le Donbass avant le 15 octobre, mais malgré des pertes colossales en personnel et en matériel, ils n’ont pas réussi à l’atteindre. Cela les a contraints à déplacer leur attention vers d’autres directions, au détriment de leur objectif principal, car leurs ressources restent indispensables dans le Donbass.

Les Russes lancent une offensive combinée dans les régions de Zaporijjia et de Dnipropetrovsk afin de mettre la pression sur les défenseurs depuis le sud et de les fixer, tandis que la seconde offensive exerce une pression sur leur flanc stratégique à l’est. Il est important de noter que l’Ukraine a construit trois lignes de fortifications défensives à plusieurs niveaux pour stopper l’assaut russe à Zaporijjia. Toutefois, cette ligne s’étend d’ouest en est et n’est conçue que pour arrêter une attaque venant du sud. Le commandement russe a estimé qu’il faudrait des ressources considérables pour les prendre de front. Cependant, si ces fortifications sont contournées par l’arrière, à l’échelle opérationnelle, les positions défensives en Zaporijjia deviendraient intenables, forçant les Ukrainiens à se retirer.

L’objectif principal de la Russie dans le secteur de Zaporijjia est de fixer les forces ukrainiennes sur place pendant que l’effort dans la région de Dnipropetrovsk les contourne. Dans leur tentative de fixation, les forces russes avancent le long de plusieurs corridors. Dans le premier, elles tentent de progresser le long du lit asséché du réservoir, ce qui couvre leur flanc gauche. Plus à l’est, près d’Orikhiv, des tentatives de percée des défenses ukrainiennes par des assauts mécanisés n’ont abouti qu’à des pertes catastrophiques en effectifs, en matériel et en moral pour les troupes aéroportées russes.

Le secteur de Zaporijjia a été globalement calme ces deux dernières années, ce qui a poussé le haut commandement ukrainien à redéployer des troupes vers des parties plus vitales de la ligne de front, notamment vers Koursk, Soumy, Pokrovsk et Kostiantynivka. Cela a laissé les défenses ukrainiennes sous-dotées en personnel, ce qui constitue l’avantage principal des Russes dans ce secteur. Cependant, les diverses attaques avortées ont montré que la couverture de drones ukrainiens est vaste, s’étendant jusqu’à 15 kilomètres derrière les lignes ennemies, créant une zone de destruction effective pour tout véhicule important s’y aventurant.

L’objectif stratégique de la Russie dans la région de Dnipropetrovsk est de mettre sous pression les lignes défensives ukrainiennes en Zaporijjia depuis le nord-est. En raison du manque de barrières naturelles ou de fortifications préparées, la Russie a réalisé d’importants gains territoriaux dans cette région au cours des trois derniers mois, malgré l’absence d’un engagement total de ses forces. Cela leur indique que les lignes ukrainiennes y sont faibles, les incitant à déployer davantage de troupes et à poursuivre plus complètement leurs actions offensives.

Leur objectif à court terme est de percer les principales défenses ukrainiennes le long de la forêt et de la rivière Vovcha, puis de prendre le petit village de Pokrovske, qui sert de nœud logistique clé. Il est situé sur l’autoroute N15, ce qui permettrait aux Russes d’assurer une voie d’approvisionnement pour leur progression prévue plus à l’ouest. Leur principal avantage est l’absence de grandes villes dans ce secteur, seulement des champs ouverts et de petits villages, ce qui complique les efforts des défenseurs pour repousser efficacement les attaques. Ce secteur n’a également pas été priorisé par le commandement ukrainien, ses forces étant déjà fortement sollicitées sur des parties plus stratégiques de la ligne de front dans la région de Donetsk. Dans la partie sud de leur manœuvre d’encerclement, les Russes sont déjà proches du premier bastion ukrainien au sein des lignes défensives de Zaporijjia à Huliaïpole ; mais au rythme actuel, il leur faudrait encore deux à trois mois pour atteindre le flanc est de la ville.

Dans l’ensemble, à long terme, la Russie est actuellement incapable d’obtenir des résultats tangibles dans la région de Zaporijjia en raison des désavantages locaux auxquels elle est confrontée. En revanche, elle continuera probablement à exercer une pression et à réaliser des avancées dans la région de Dnipropetrovsk, ce qui constituera une menace importante si elle parvient à percer les lignes de défense ukrainiennes. Statistiquement, les tentatives russes de lancer des offensives d’appui réussissent rarement et ne font souvent qu’augmenter les pertes. Lorsque l’effort principal ou l’effort secondaire échoue, l’autre, étant interdépendant, subit des pertes sévères. Si la Russie ne parvient pas à fixer efficacement les forces ukrainiennes à Zaporijjia, son offensive dans la région de Dnipropetrovsk sera probablement anéantie.


.jpg)








Commentaires