Aujourd’hui, il y a des nouvelles intéressantes en provenance de la Fédération de Russie.
Ici, l’Ukraine a poursuivi sa propre version des sanctions en frappant avec succès le principal gazoduc russe d’Asie centrale. Cela menace non seulement l’influence de la Russie en Asie, mais arrête également le fonctionnement de certaines de ses usines militaires les plus importantes en raison du manque de ressources.

Dans une escalade audacieuse de sa campagne de frappes longue portée, l’Ukraine a visé l’une des artères les plus critiques de l’infrastructure gazière russe, le gazoduc Central Asia Center. Des explosions ont secoué la région de Volgograd, mettant le gazoduc hors service et forçant une fermeture indéfinie. Cette attaque stratégique, confirmée par la Direction principale du renseignement ukrainien, a non seulement perturbé le transit du gaz, mais a aussi directement affecté l’approvisionnement énergétique de plusieurs installations clés de l’industrie militaire russe, dépendantes d’usines énergétiques recevant leur gaz exclusivement via ce gazoduc. Parmi les sites impactés figurent l’usine de construction mécanique de Demikhovsky, la société aéronautique MiG et l’usine de munitions Magnum-K, acteurs centraux de la machine de guerre russe.

Les équipes d’urgence locales se sont rapidement rendues sur place tandis que Gazprom, opérateur du gazoduc, a lancé des évaluations des dégâts et des réparations, interrompant le flux de gaz dans toute la région.

Le gazoduc Central Asia Center s’étend sur 4 000 kilomètres et constitue un maillon essentiel du réseau d’exportation gazière russe, conçu pour transporter le gaz du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan vers la Russie, et inversement. Ce gazoduc est un levier géopolitique car il permet à la Russie d’exercer son influence sur l’énergie en Asie centrale tout en canalisant le gaz vers ses propres besoins industriels. Il est un outil important pour maintenir les réseaux énergétiques russes et ceux des pays d’Asie centrale interconnectés et interdépendants.

Avec les gazoducs Nord Stream désormais paralysés par le sabotage et l’isolement géopolitique, et le gazoduc Power of Siberia vers la Chine portant tout l’espoir de la stratégie gazière russe en Asie, le gazoduc Central Asia Center est devenu un point de repli encore plus vital. Le frapper n’est pas seulement symbolique, mais stratégique, car l’Ukraine a visé une infrastructure très vulnérable et profondément exposée. Tous les gazoducs russes traversent des terrains vastes et souvent isolés avec une protection limitée, ce qui en fait des cibles sensibles mais cruciales. Si l’Ukraine décide de répéter ces attaques ou de viser également le gazoduc Power of Siberia, les conséquences pour la Russie pourraient être immenses.

La perturbation constante des lignes, due à la répétition facile des frappes, minerait la capacité de la Russie à se réorienter après la perte des marchés européens, affaiblirait son emprise sur les dépendances énergétiques d’Asie centrale, et réduirait de plusieurs milliards ses revenus énergétiques. Des frappes répétées pourraient aussi engendrer des cauchemars logistiques, réduire la fiabilité des approvisionnements et détruire la confiance des investisseurs, des leviers clés de l’influence géopolitique russe. En conséquence, Moscou aurait du mal à maintenir les flux énergétiques même pour les besoins domestiques, sans parler de soutenir l’illusion de domination sur le marché énergétique mondial.

La pression suscite déjà des signes de panique au sein du gouvernement russe. Des rapports suggèrent que la Russie pourrait envisager un cessez-le-feu aérien limité en arrêtant les frappes de drones et de missiles dans l’espoir de réduire le rythme des représailles ukrainiennes.

Le seul dernier mois a vu plusieurs dizaines de frappes réussies de drones ukrainiens sur des raffineries et dépôts pétroliers russes, des systèmes de défense aérienne, des infrastructures ferroviaires et des usines situées en profondeur sur le territoire russe. Avec des drones frappant Sotchi, Ryazan, Samara, et maintenant un gazoduc stratégique, l’arrière russe est en feu, au sens propre comme au sens figuré.


Un cessez-le-feu aérien temporaire offrirait à Moscou la marge de manœuvre dont il a désespérément besoin pour se regrouper et se renforcer, mais peu en Ukraine sont prêts à tomber dans ce piège. Les responsables et analystes ukrainiens comprennent qu’un tel cessez-le-feu ne ferait que suspendre la campagne de terreur russe, lui donnant le temps de reconstituer ses stocks et de revenir frapper plus durement. C’est un stratagème tactique, et l’Ukraine n’a aucune raison de lui faire confiance.


Dans l’ensemble, l’attaque contre le gazoduc Central Asia Center marque un tournant dans la stratégie longue portée de l’Ukraine. En une frappe, Kyiv a mis à nu une vulnérabilité critique dans l’empire énergétique russe et ouvert la porte à de nouveaux sabotages ciblés. Alors que les sanctions occidentales progressent lentement et souvent sans impact immédiat, l’Ukraine délivre sa propre version – rapide, ciblée et terriblement efficace. Chaque frappe de drone contre les infrastructures énergétiques et militaires fait plus que détruire des équipements, elle brise le mythe de l’invulnérabilité russe. Si l’Ukraine poursuit dans cette voie, elle pourrait non seulement paralyser la logistique russe sur le champ de bataille, mais aussi porter l’économie de guerre russe à un point de rupture.

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