L’Europe saisit un navire fantôme russe, la Russie déploie le groupe Wagner

Dec 26, 2025
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Aujourd’hui, les plus grandes nouvelles viennent de la mer Baltique.

Ici, la flotte fantôme russe subit une pression croissante dans la Baltique, alors que les interceptions se multiplient et que les États européens agissent de manière plus agressive contre les navires sanctionnés. Désormais, la Russie répond en plaçant des mercenaires de Wagner à bord de ces bâtiments, introduisant directement l’une de ses forces les plus violentes dans des eaux surveillées par l’OTAN.

L’Union européenne vient de publier un nouveau paquet de sanctions visant quarante et un navires supplémentaires de la flotte fantôme, portant le total à plus de six cents bâtiments désormais exclus des ports, assurances et services liés à l’Europe. Ces navires perdent l’accès aux ports, à la maintenance et aux certifications techniques, ce qui oblige Moscou à s’appuyer sur des itinéraires improvisés se faufilant dans des corridors de plus en plus étroits. Au-delà du pétrole, ces navires transportent également des cargaisons sensibles liées à l’effort de guerre russe, ce qui rend chaque interception bien plus lourde de conséquences qu’une simple perte financière, et à mesure que l’application des sanctions se durcit, le risque passe des infractions administratives à la saisie directe.

Ce changement est devenu visible lorsque les autorités suédoises ont immobilisé le cargo russe Adler après son entrée dans les eaux suédoises avec des problèmes de documentation non résolus. Le propriétaire du navire est sanctionné pour le transport de matériaux liés à la production d’armes russes, et lorsque l’Adler a subi une avarie moteur dans les eaux suédoises, l’équipage n’a pas été en mesure de fournir des documents conformes. Les autorités suédoises sont montées à bord immédiatement, cette détention intervenant dans un contexte de rapports croissants indiquant que la Russie a commencé à placer des mercenaires de Wagner sur les navires de la flotte fantôme, ce qui élève considérablement les enjeux de toute inspection ou opération d’arraisonnement et montre que les États européens ne se laissent plus intimider par la présence possible de Russes armés à bord. S’ils sont montés à bord en sachant que Wagner pouvait être présent, cela démontre une confiance certaine, et s’ils l’ont fait en sachant que Wagner n’y était pas, cela révèle un niveau de pénétration du renseignement que Moscou ne peut ignorer.

C’est dans ce contexte que Wagner est revenu en mer, la Russie plaçant des vétérans du combat au passé marqué par une violence extrême sur des navires marchands afin de maintenir l’autorité à bord et de dissuader les inspections étrangères. Selon des pilotes maritimes danois, une fois le personnel de Wagner à bord, il restreint souvent l’accès à la passerelle, interfère avec les communications entre capitaines et autorités portuaires, et pousse à des itinéraires évitant les zones où les inspections sont fréquentes.

Les combattants de Wagner étaient connus à Bakhmout pour avoir exécuté des déserteurs à coups de marteau et pour d’autres actes de cruauté envers les Ukrainiens comme envers leurs propres rangs, et ils sont désormais déployés sur des navires où le moindre différend peut dégénérer rapidement. Pour Moscou, Wagner fonctionne comme un outil d’application de dernier recours. Leur rôle est de garantir que les navires continuent à avancer même lorsque les risques juridiques et opérationnels deviennent inacceptables selon les normes commerciales habituelles.

Des équipages intimidés, battus ou menacés par les mercenaires peuvent même signaler discrètement leur détresse à des navires de l’OTAN à proximité, ou tenter de saboter des équipements afin de provoquer un arrêt d’urgence dans des eaux occidentales, l’équipage de l’Adler ayant possiblement saboté le moteur avant d’atteindre un port russe où Wagner serait monté à bord. De plus, les propriétaires de navires affrétés peuvent s’opposer à la présence de soldats russes armés, dont la simple présence accroît massivement la responsabilité juridique et le danger opérationnel. Un seul incident violent entre Wagner et un équipage pourrait amener des forces navales de l’OTAN à entrer directement en contact avec des mercenaires russes et des opérateurs de la flotte fantôme au milieu de voies maritimes très fréquentées.

Le cas de l’Adler est important car il met en lumière l’utilisation de la flotte fantôme non seulement pour le pétrole, mais aussi pour le transport d’armes et de cargaisons liées au secteur militaire. Les responsables occidentaux estiment qu’une part substantielle des composants de munitions importés par la Russie, des précurseurs d’explosifs et des équipements industriels sanctionnés arrive désormais par voie maritime, précisément parce que les routes terrestres et le transport aérien sont plus exposés aux interceptions. Si des navires comme l’Adler sont de plus en plus immobilisés ou perturbés, la Russie ne perd pas seulement des revenus, mais risque aussi de créer des goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement qui alimentent sa production d’armements.

Dans l’ensemble, l’extension des sanctions européennes et la détention de l’Adler par la Suède ont poussé la Russie à militariser sa flotte marchande, créant un environnement instable en mer Baltique. Le retour de Wagner dans ces eaux accroît le risque de conflits en mer, de mutineries à bord et de confrontations avec les forces de l’OTAN. Cette trajectoire augmente le risque d’escalade dans la Baltique, où la navigation civile, des mercenaires armés et les forces de l’OTAN opèrent désormais à proximité les uns des autres, laissant à la Russie une marge de désescalade de plus en plus limitée.

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