Les Chars Télécommandés Peuvent-Ils Sauver L’Armée Russe, Ou La Condamner Plus Vite ?

Oct 9, 2025
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Aujourd’hui, les nouvelles les plus importantes viennent de la région de Donetsk.

La Russie poursuit le développement de concepts de chars télécommandés conçus pour maintenir l’armement en action tout en épargnant les équipages des lourdes pertes liées aux assauts directs. Les premiers tests suggèrent déjà que ces engins pourraient bientôt entrer en pratique, mais la réalité montre qu’ils ne seront probablement utilisés qu’avec imprudence, ce qui fera encore grimper les pertes de blindés russes.

Récemment, des images ont montré la Russie testant un nouveau char sans pilote, offrant un premier aperçu de la manière dont elle espère maintenir ses blindés actifs tout en limitant les pertes d’équipages. L’idée est simple : plutôt que d’exposer directement les équipages au danger, les ingénieurs russes tentent d’adapter les chassis de T-72 et de T-90 en y installant des systèmes de contrôle à distance, regroupés sous le projet Shturm.

Dans ce concept, un véhicule de commandement séparé coordonne et dirige une ou plusieurs plateformes modifiées, reliées par un système de contrôle transmettant les commandes de l’opérateur sur de courtes distances. Les chars modifiés sont équipés de plusieurs caméras et optiques thermiques qui retransmettent des images en temps réel à l’opérateur. Des images d’usine des prototypes ont révélé des modifications physiques supplémentaires, telles que des lames de bulldozer montées sur le châssis et des canons principaux raccourcis, des caractéristiques suggérant une conception destinée au franchissement de proximité dans des environnements urbains denses, où le taux de survie des blindés habités est particulièrement faible.

Sur le papier, la technologie semble fonctionnelle, mais dans la pratique, sa faisabilité est douteuse. La Russie ne produit actuellement qu’une centaine de nouvelles variantes de T-90 par an, un chiffre qui ne compense guère les pertes immenses en première ligne, estimées à plus de 11 230 chars détruits depuis le début de la guerre. Introduire des modifications complexes de télécommande dans la production réduirait presque certainement cette production déjà limitée, mettant encore plus de pression sur les usines chargées de réapprovisionner les unités en première ligne. Parallèlement, les images satellite montrent que les réserves russes diminuent régulièrement ; un grand nombre de T-62 plus anciens et même de T-54/55 ont été retirés de dépôts tels que ceux de Bouriatie et d’Arsenyev. Beaucoup arrivent au front avec des optiques dégradées, des moteurs usés et un blindage obsolète nécessitant une refonte majeure, tandis que d’autres ne quittent jamais les dépôts intacts et sont dépouillés pour pièces détachées afin de maintenir en service les T-72 et T-80.

Bien que certains de ces véhicules puissent être convertis en plateformes télécommandées, chaque modification réduit le nombre de chars pouvant être restaurés pour un usage habité. Cela souligne le désespoir de Moscou à envoyer des machines à la place des hommes, car de moins en moins de recrues sont prêtes à risquer ce que les soldats ukrainiens appellent le « programme spatial russe », explosant hors de leurs chars.

Si elles sont déployées, ces machines auraient des objectifs précis sur le champ de bataille, par exemple mener des assauts à travers des champs de mines, ouvrir des passages dans des décombres en milieu urbain dense ou attirer délibérément le feu ennemi lors d’attaques frontales imprudentes. Les lames de bulldozer et les canons raccourcis visibles sur les prototypes soulignent ce rôle sacrificiel de franchissement, les commandants étant censés envoyer des vagues de chars télécommandés en avant pour absorber les premiers tirs, tandis que l’infanterie et les blindés habités suivent derrière.

Ils pourraient également être affectés à des tâches défensives, comme le transport de ravitaillement sur un terrain exposé ou l’emport d’interférences électroniques dans des zones contestées. Cependant, le fait même qu’ils soient sans équipage rend plus probable leur utilisation imprudente, ce qui augmentera encore les pertes de blindés russes.

Le nouveau système russe montre déjà de sérieux défauts, ses liaisons de télécommande restant très vulnérables au brouillage, une faiblesse qui peut rendre la plateforme complètement inefficace dans un environnement contesté. Le champ de vision limité de ses caméras réduit encore la conscience situationnelle, rendant les opérateurs beaucoup plus susceptibles de se diriger directement dans des embuscades ou des pièges. Cela souligne à la fois le potentiel et les limites des systèmes sans pilote : ces machines peuvent accomplir un large éventail de tâches efficacement, mais deviennent faciles à neutraliser une fois que l’ennemi est alerté et connaît leurs points faibles.

Dans l’ensemble, les chars télécommandés sont une improvisation plutôt qu’une révolution, apparaissant en nombre limité et confinés à des rôles spécifiques. Ils ne peuvent pas résoudre les lacunes de production de la Russie ni les faiblesses structurelles de ses forces blindées, en faisant une solution de remplacement plutôt qu’une percée. Leur déploiement peut sauver certains équipages à court terme, mais accélérera l’épuisement de la flotte de véhicules et obligera l’Ukraine à s’adapter avec davantage de moyens de reconnaissance et de guerre électronique. Le véritable test sera de savoir si l’Ukraine peut transformer ces machines d’une menace potentielle en une nouvelle vulnérabilité russe.

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