Aujourd’hui, il y a des mises à jour intéressantes en provenance de la direction de Pokrovsk.
Ici, la bataille pour la ville est lentement devenue une guerre des ombres meurtrière, avec presque aucune chance de survie. L’armée russe se désintègre sous le poids de ses propres pertes, et sa tentative de capturer Pokrovsk se transforme en un effondrement progressif du moral et en désertions à l’échelle des unités.

Pour de nombreux soldats russes, l’ordre d’attaquer Pokrovsk est devenu synonyme de peine de mort. Les soldats chuchotent entre eux qu’entrer à Pokrovsk signifie une annihilation certaine par l’artillerie et les drones ukrainiens, comme le montrent les vidéos de la région qui révèlent la panique croissante au sein des rangs russes. Dans l’une d’elles, un officier agité filme deux soldats refusant d’entrer dans la ville, déclarant tous deux préférer la prison à une mission suicide. L’un invoque une condition médicale, l’autre montre une blessure, mais l’officier reste impassible. Il les enregistre comme preuve afin de leur retirer leur solde, tout en les menaçant d’être transférés dans une unité pénale et, de toute façon, poussés vers Pokrovsk sous la menace des armes.

De telles scènes ne sont plus rares, car les pertes de l’armée russe dans ce secteur sont si extrêmes que de nombreux soldats sous contrat, autrefois enrôlés pour les primes, considèrent désormais la prison ou même la mort en détention comme préférables au massacre qui les attend sur le front. Mais ces hommes ne seront pas renvoyés en Russie pour purger leur peine, car le commandement russe sacrifie ces bataillons pénaux comme chair à canon et appât pour révéler les positions de tir ukrainiennes.

À l’intérieur même de Pokrovsk, la bataille s’est transformée en une guerre des ombres, les assauts massifs des deux premières années de l’invasion russe ayant disparu. Désormais, un conflit dispersé se déroule entre de petites unités presque autonomes, les deux camps s’étant adaptés au champ de bataille dominé par les drones, qui empêche tout mouvement à grande échelle. Les Russes utilisent de micro-unités d’infiltration, deux ou trois hommes se faufilant parmi les décombres, se cachant dans des sous-sols, sondant les positions ukrainiennes. Les Ukrainiens les affrontent avec leurs propres patrouilles fantômes, des équipes de reconnaissance se déplaçant par paires ou en trios, chacune guidée par un drone équipé d’une vision thermique, tandis que les soldats eux-mêmes portent des dispositifs de guerre électronique portatifs. Ces patrouilles sont silencieuses, hautement mobiles et meurtrières, bien que les affrontements impliquent rarement plus de quelques soldats de chaque côté. Une rue, une cour ou un immeuble effondré peuvent devenir un champ de bataille autonome pendant des heures. Cette guerre des ombres est la conséquence directe de l’omniprésence des drones de surveillance et FPV, car toute concentration de troupes ou mouvement de véhicules est immédiatement détecté et détruit.

Les forces principales des deux camps restent maintenant à environ dix kilomètres des limites de la ville, incapables d’avancer à travers les champs ouverts devenus des zones de mort. À l’intérieur de Pokrovsk, seules les unités les plus petites, les plus courageuses et les plus disciplinées peuvent survivre. Pour les Russes, l’infiltration sert à maintenir une poussée symbolique en avant et à créer l’illusion du contrôle, tandis que pour les Ukrainiens, la mission consiste à contenir, traquer et éliminer ces infiltrés avant qu’ils ne menacent la logistique ou n’affaiblissent la cohésion défensive.


Les défenseurs opèrent avec rapidité et précision : détecter l’ennemi, le fixer sur place en l’encerclant et en le neutralisant avec des fusils, des grenades, des bombes ou des drones, puis se replier avant que les drones russes ne les frappent à leur tour.


Ce nouveau modèle de guerre urbaine récompense la compétence, la vigilance et l’endurance plutôt que le nombre. Pourtant, pour les Russes, dont les unités sont remplies de conscrits réticents et de soldats pénaux, il est devenu un engrenage meurtrier insoutenable. Leurs désertions et leur refus de combattre sont le résultat logique d’un système qui envoie des hommes mourir pour des objectifs déjà perdus dans le chaos de la zone grise.

Dans l’ensemble, malgré la nature terrible de ces combats, l’armée ukrainienne n’a pas besoin de reprendre chaque bloc de Pokrovsk. Ce qui importe, c’est de maintenir le contrôle territorial russe au sud de la voie ferrée, servant de barrière tactique face au nord encore défendu.

Tandis que les unités d’Azov avancent à l’est de Rodynske pour réduire la pression et rouvrir l’accès nord de Myrnohrad, les défenseurs ukrainiens à l’intérieur de Pokrovsk n’ont qu’à tenir assez longtemps pour maintenir ce corridor en vie. Si la liaison avec Myrnohrad reste ouverte, la ville pourra continuer à résister ou, si nécessaire, effectuer un repli organisé à couvert des champs du nord.


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