3,000 Drones par mois : Le nouveau plan de jeu de l’Ukraine

Sep 7, 2025
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Aujourd’hui, la plus grande nouvelle vient d’Ukraine.

Pour la première fois dans cette guerre, les forces ukrainiennes égalent la Russie dans l’une de ses catégories d’armes les plus destructrices : les drones kamikazes de longue portée. Le nouveau drone ukrainien FP-1 est déjà produit à un rythme supérieur et constitue la réponse directe de l’Ukraine au drone russe Shahed.

À première vue, le FP-1 paraît rudimentaire, avec son fuselage en contreplaqué et ses composants exposés qui semblent peu sophistiqués. Cependant, construit pour seulement 55 000 dollars l’unité, soit à peine un tiers du coût d’un Shahed, le drone emporte une ogive de 60 à 120 kilogrammes selon le profil de mission, et peut frapper des cibles jusqu’à 1 600 kilomètres de distance, mettant non seulement la Crimée, mais aussi les centres logistiques russes les plus importants et critiques pour la guerre à portée. Comme ces drones sont fabriqués à partir de pièces disponibles dans le commerce, leur production peut être rapidement intensifiée et assemblée même dans des conditions de champ de bataille, permettant de lancer des frappes depuis des positions proches de la ligne de front. Ce processus de production simplifié est crucial, car la plus grande limitation de l’Ukraine a toujours été le manque de ressources : elle possédait des drones avancés, mais pas en quantité suffisante pour mener des campagnes soutenues. Le FP-1 change cela. D’ici la fin de l’année, l’Ukraine devrait en produire plus de 3 000 par mois, rivalisant avec les 2 700 Shaheds produits mensuellement par la Russie, et cela sans dépendance étrangère.

Son avantage réside dans le nombre et le coût, car la Russie dépense énormément pour déployer quelques drones avancés, tandis que l’Ukraine parie sur le déploiement de milliers de drones fonctionnels. Et même si l’ogive du FP-1 est plus légère que celle du Shahed, sa précision et sa flexibilité compensent cet écart.

Des images de frappes récentes montrent des drones ukrainiens contournant des défenses statiques et frappant des dépôts de carburant, des lignes ferroviaires et des systèmes radars, où la précision et l’échelle comptent davantage que la force brute. Comparé aux précédentes tentatives ukrainiennes comme le UJ-22 ou le Rubaka, le FP-1 représente un saut générationnel : le UJ-22 avait une portée plus courte et une structure plus complexe, rendant la production rapide difficile, tandis que le Rubaka disposait d’une charge utile correcte mais d’une navigation médiocre.

En revanche, le FP-1 utilise un guidage inertiel et satellitaire, croise entre 150 et 200 kilomètres par heure, et peut effectuer une courte phase de vol stationnaire avant l’impact. Cela donne à l’Ukraine plusieurs options : frappes directes, attaques de saturation ou encore provoquer le déclenchement prématuré des défenses aériennes russes.

On observe déjà les premiers signes de ce changement : fin août, des FP-1 ukrainiens ont frappé un dépôt de carburant à Koursk, une station radar à Briansk et une piste d’atterrissage en Crimée en l’espace de 48 heures, autant de cibles qui n’avaient jamais été visées avec une telle fréquence. Et contrairement aux Storm Shadow ou aux ATACMS, qui sont stockés et utilisés uniquement contre des cibles de grande valeur, le FP-1 est conçu pour être employé massivement.

Cela modifie la manière dont l’Ukraine pense ses cibles, car une frappe n’a plus besoin de justifier le coût d’un missile occidental ou d’un drone avancé onéreux ; il suffit qu’elle vaille 55 000 dollars et quelques heures sur une chaîne de montage.

Des limites subsistent toutefois : le FP-1 est vulnérable à la guerre électronique et dépend de signaux satellitaires susceptibles d’être brouillés. Il est plus bruyant et plus facile à détecter que des drones plus petits, mais l’objectif n’est pas l’invincibilité, c’est la persistance : un drone peut être intercepté, mais des centaines lancés en une seule nuit ne le peuvent pas. C’est ainsi que l’Ukraine entend user les défenses aériennes russes, non par une percée unique, mais par attrition. Et la logique industrielle est aussi importante que les spécifications, car l’Ukraine construit une économie de guerre capable de remplacer les pertes, d’industrialiser les innovations et de frapper à la fois sur un front de 1 500 kilomètres et profondément à l’arrière russe. Le FP-1 s’inscrit dans cette logique : il est bon marché, modulaire et construit avec de la main-d’œuvre ukrainienne, dans des usines ukrainiennes, avec des composants ukrainiens.

Dans l’ensemble, le FP-1 marque un tournant dans la guerre en Ukraine, car pour la première fois, Kyiv dispose des outils pour mener une campagne parallèle de pression constante et de perturbation en profondeur à l’intérieur de la Russie. Contrairement à son arsenal occidental, cette campagne ne peut pas être interrompue par un vote étranger ou un problème d’approvisionnement. Les Shaheds russes semblaient autrefois constituer un avantage asymétrique, mais ils sont désormais affrontés de front par des drones fabriqués en Ukraine, volant chaque nuit et frappant chaque fois plus fort.

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