Un nouveau réseau satellitaire russe cherche à réduire l’avantage communicationnel de l’Ukraine

Dec 5, 2025
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Aujourd’hui, nous examinons de nouveaux développements depuis l’espace.

Depuis les premiers jours de la guerre, les communications supérieures de l’armée ukrainienne sur le champ de bataille ont reposé presque exclusivement sur l’internet par satellite Starlink fourni par la société américaine Space-X. Dans une tentative de combler cet écart stratégique, l’agence spatiale russe Roscosmos a récemment annoncé le lancement de son propre équivalent de Starlink d’ici fin 2025 ou début 2026.

En septembre, l’agence spatiale russe Roscosmos a annoncé sa coopération avec la société Bureau-1440 pour lancer des satellites en orbite basse afin de fournir Internet aux zones reculées en Russie et au-delà. Le projet, nommé Rassvet, exploite déjà quelques prototypes et prévoit de commencer des lancements réguliers de satellites en décembre 2025 ou janvier 2026, avec l’intention d’opérer 300 satellites avant 2030. L’internet par satellite russe devrait être lancé en 2027 et couvrir 97 % du territoire russe d’ici 2035, ce qui, selon la rhétorique russe habituelle, inclura probablement également de larges parties de l’Ukraine. En général, le système pourrait fournir Internet à l’échelle mondiale si un nombre suffisant de satellites le soutient. On suppose donc que l’usage militaire, similaire à celui de l’Ukraine avec Starlink, est la principale motivation derrière ce nouveau réseau de satellites.

Quelques mois après l’invasion à grande échelle de février 2022, l’internet crypté de Starlink est devenu l’épine dorsale des communications sur le champ de bataille pour les Forces armées ukrainiennes. En raison de la petite taille de ses antennes, il est difficile à localiser et à attaquer, et les cyberattaques russes ont également largement échoué à interrompre le service. Cela permet aux soldats ukrainiens de communiquer en toute sécurité avec leurs commandants, de transmettre en temps réel les coordonnées des cibles aux unités d’artillerie et de coordonner avec soin les actions défensives. De plus, l’Ukraine a adopté Starlink pour ses drones aériens et maritimes afin de leur permettre de naviguer sans interruption malgré les mesures de guerre électronique. Actuellement, plus de quarante mille terminaux sont utilisés par les forces ukrainiennes, et le système a été mis en avant comme un outil crucial ayant empêché l’effondrement de l’armée ukrainienne et assurant sa flexibilité tactique.

Cependant, la dépendance de l’Ukraine à Starlink est aussi devenue un point faible. Comme Space-X utilise le géo-blocage pour limiter son usage en Russie et dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe, les soldats ont été confrontés à des interruptions de service dangereuses lors des contre-offensives, entraînant la perte d’initiative et de vies. De plus, les drones navals naviguant via Starlink ont échoué à opérer près de la Crimée lors de tentatives d’attaques contre la flotte russe de la mer Noire et sont partiellement tombés entre les mains russes. Bien que des assauts ultérieurs aient réussi, l’instabilité de Starlink pour un usage offensif et les pannes récurrentes ont sapé le succès opérationnel et illustré la dépendance excessive de l’Ukraine à un seul fournisseur de service.Alors que des systèmes alternatifs, comme One Web, développé par la société européenne Eutelsat, n’opèrent que quelques milliers de systèmes en Ukraine, ils sont actuellement en expansion, la demande pour des communications satellitaires sécurisées augmentant.

Alors que des systèmes alternatifs, comme One Web, développé par la société européenne Eutelsat, n’opèrent que quelques milliers de systèmes en Ukraine, ils sont actuellement en expansion, la demande pour des communications satellitaires sécurisées augmentant.

Depuis quelque temps déjà, la Russie distribue également des systèmes Starlink le long de la ligne de front où le service est disponible, réduisant ainsi l’avantage ukrainien. Jusqu’à présent, la Russie s’est appuyée sur des dispositifs Starlink coûteux, importés illégalement et préconfigurés, qui ne fonctionnent de manière fiable qu’à proximité du front.

En établissant Rassvet comme alternative nationale, elle vise désormais à adopter la communication par satellite pour un usage général. Cependant, dans le contexte des récents échecs opérationnels de Roscosmos, comme la mission lunaire non habitée Luna 25, le succès de cette entreprise reste douteux. Les 292 satellites en orbite basse prévus jusqu’en 2030 sont encore moins nombreux que les 600 déjà opérés par Eutelsat et bien loin des plus de 7 000 utilisés par Space-X.

Rassvet aura donc très probablement des capacités limitées, et les unités équipées de Starlink pourraient hésiter à passer au nouveau système. Comme des projets russes similaires ont été bloqués en 2018 et 2023, l’avenir du clone de Starlink russe reste incertain.

Dans l’ensemble, Starlink demeure un système de communication crucial pour l’Ukraine et, dans une moindre mesure, pour l’armée russe. Les quarante-deux mille systèmes de l’Ukraine permettent des communications sûres sur le champ de bataille et contribuent à repousser les attaques russes, bien que le géo-blocage sur les territoires occupés limite leur usage offensif. Alors que la Russie a récemment annoncé son propre concurrent à Starlink pour 2026, l’avenir du projet reste incertain et il faudra probablement des années avant qu’il devienne une véritable alternative à Starlink. De même, l’Ukraine cherche à réduire sa dépendance à Starlink en évaluant l’usage de systèmes comparables comme One Web pour l’avenir.

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