L’Ascension Et La Chute De La Guerre À Moto Russe

Les tactiques d’assaut terrestre russes évoluent continuellement et façonnent le champ de bataille autant que le champ de bataille façonne leurs tactiques, les assauts à moto jouant un rôle de plus en plus central.

Cependant, les contre-mesures ukrainiennes se développent rapidement, et les soldats leurres destinés à distraire les Ukrainiens sont désormais devenus le principal moyen d’attaque des Russes.

Au début de l’offensive d’été russe, il est devenu clair qu’une nouvelle manière d’attaquer allait dominer toute leur campagne, les groupes d’assaut motorisés devenant un élément central des tactiques estivales russes.

Toutefois, ce développement ne surgit pas de nulle part, car actuellement, le plus grand obstacle que les forces russes tentent de surmonter est constitué par les drones ukrainiens, et plus précisément par l’initiative de ligne de drones que les Ukrainiens mettent en œuvre de plus en plus, frappant les mouvements russes toujours plus en profondeur.

Ce soi-disant mur de drones détecterait toute attaque blindée russe ou concentration d’infanterie bien avant qu’elle n’ait la possibilité de franchir les lignes ukrainiennes. Par conséquent, les premières tactiques russes réelles utilisant des soldats à moto ont évolué en réponse à cette réalité, car ils étaient rapides et agiles, donc plus difficiles à toucher que les véhicules blindés russes lents et volumineux.

Alors que les forces russes cherchaient à contrer la domination croissante des drones ukrainiens, elles ont commencé à privilégier la vitesse et la dispersion dans leur doctrine d’assaut, testée pour la première fois près de Toretsk. D’abord, les Russes envoyaient environ dix groupes de 2 à 3 fantassins à pied pour attirer le feu ukrainien et distraire le grand nombre de drones en l’air.

Ensuite, avec les drones ukrainiens occupés à traquer tous ces groupes, une force concentrée de motos fonçait pour engager et nettoyer une position ukrainienne. En cas de succès, une tête de pont blindée suivait pour exploiter la brèche et pénétrer plus profondément dans les lignes ukrainiennes.

Cependant, comme cette tactique en était encore à ses débuts, les résultats étaient insuffisants. Alors que les Russes continuaient à essayer de la perfectionner, les Ukrainiens s’affairaient également à trouver le contre idéal.

Si les motos avaient l’avantage de l’agilité, elles devenaient aussi de plus en plus vulnérables aux recalibrages ukrainiens des mines antipersonnel, ainsi qu’aux fils déclencheurs reliés à des mines Claymore positionnées sur le bord des routes. De plus, nous avons vu la 63e brigade ukrainienne à Lyman utiliser l’ancienne tactique romaine des herses pour stopper de telles charges ennemies.

Enfin, les Ukrainiens ont de plus en plus utilisé des barbelés de type Egoza pour bloquer les zones aux motos et à l’infanterie russes.

Les tentatives russes pour s’adapter à ces contre-mesures simples et efficaces se sont soldées par des échecs répétés. Par exemple, à Kostiantynivka, les Russes ont tenté de mener avec un assaut mécanisé, espérant dégager les mines et obstacles pour que l’infanterie motorisée puisse suivre.

Cependant, cela a rencontré le même problème que tout assaut russe précédent, l’armure étant rapidement détruite par les drones. Lorsque les motos essayaient de suivre, les unités d’artillerie ukrainiennes étaient déjà prêtes à frapper leur vecteur d’attaque.

Pour traiter le problème des barbelés, les Russes ont publié des images d’entraînement montrant un soldat sacrificiel qui fonçait avec sa moto dans les fils, suivi par d’autres passant par-dessus pour franchir l’obstacle. Cependant, les Ukrainiens installaient jusqu’à cinq rangées de barbelés sur deux hauteurs, et cette manœuvre n’a jamais réussi en dehors des exercices d’entraînement.

Notamment, la plus grande faiblesse qui explique l’échec de ces tactiques à moto russes est le manque distinct d’armures pour suivre. Même lorsqu’ils lancent l’assaut blindé, leurs véhicules sont trop éloignés du front pour que, lorsqu’ils atteignent la ligne de contact, les drones ukrainiens ne dominent déjà le ciel et puissent détruire rapidement l’assaut blindé.

De manière intéressante, les petits groupes d’infanterie initialement destinés uniquement à distraire les drones ukrainiens se sont révélés beaucoup plus efficaces pour gagner du terrain. La pénurie de main-d’œuvre sur les lignes ukrainiennes permet souvent à ces groupes de s’infiltrer derrière les défenses et de mener des assauts depuis l’arrière.

Dans l’ensemble, les Russes avaient misé sur des tactiques centrées sur leurs nouvelles troupes motorisées pour réaliser des gains rapides durant l’été. Cependant, à mesure que les Ukrainiens développaient également des contre-mesures efficaces, leur efficacité a diminué.

Aujourd’hui, les Russes misent fortement sur le succès des tactiques d’infiltration, adaptant leurs méthodes pour soutenir ces assauts, ce qui se traduit par les gains russes relativement rapides mais extrêmement coûteux que nous observons actuellement.

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