Les Drones Ukrainiens Exploitent Une Faille Majeure Dans La Puissance Aérienne Russe

Jun 7, 2025
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Récemment, les frappes de drones ukrainiens sont devenues plus fréquentes, mieux coordonnées et plus difficiles à intercepter. Bien que les forces russes aient utilisé tous les moyens, des armes légères aux chasseurs avancés, pour les abattre, les résultats restent inconstants. Mais cette inconstance révèle un problème plus profond : les chasseurs russes n’ont jamais été conçus ni équipés pour ce type de guerre.

L’Ukraine intensifie ses frappes de drones contre les infrastructures pétrolières, les aérodromes, les systèmes de défense aérienne et les usines militaires à travers la Russie.

Pour les contrer, la Russie déploie des chasseurs comme les Su-30SM et les MiG-29 afin d’intercepter les drones entrants. Ces avions engagent les cibles à basse altitude avec des rafales de canon, mais ces improvisations mettent en lumière un problème fondamental.

Contrairement aux États-Unis, qui équipent leurs avions de modules de désignation Sniper Advanced Targeting Pod, ou à la France avec le système Thales Damocles, la Russie ne dispose pas d’un équivalent largement déployé. Quelques modules ont été testés en Syrie et exportés vers l’Algérie, mais ils sont rares dans les forces russes. Cela laisse les pilotes russes quasiment aveugles, surtout de nuit ou par mauvais temps.

Un exemple frappant est celui de l’Inde, qui opère des chasseurs SU-30 de fabrication russe, mais les équipe de modules israéliens Litening, offrant des capteurs infrarouges, une désignation laser et des capacités de ciblage de nuit.

À l’inverse, les pilotes russes dépendent encore souvent de viseurs de casque et du contact visuel, ce qui souligne que la Russie fait voler des versions de ses avions moins performantes que celles qu’elle exporte à ses partenaires.

Ce déficit s’explique en partie par les sanctions. Les modules de ciblage modernes nécessitent des microprocesseurs avancés, des caméras thermiques et des optiques stabilisées. Ces composants sont difficiles à produire en masse sur le territoire russe. La Russie a réussi à contourner certaines sanctions en achetant auprès de pays asiatiques, mais pas suffisamment pour soutenir une production à grande échelle, d’autant plus que ces composants sont essentiels à d’autres armes. Plus fondamentalement, le secteur de la défense russe ne priorisait déjà pas le développement de ces modules avant la guerre. Des systèmes avancés comme le Sapsan-E ont été abandonnés ou retardés, ce qui a conduit à une production très limitée et à des avions décollant pour des missions critiques sans ensembles de capteurs modernes.

Un autre facteur est la tradition russe de privilégier l’équipement simple et robuste au détriment de la technologie avancée. En Syrie, les bombardiers russes larguaient souvent des munitions non guidées depuis haute altitude, avec une précision très limitée.

Ce n’était pas dû à un manque de moyens — ils auraient pu utiliser des modules de ciblage plus précis — mais à une doctrine qui favorise les solutions rustiques et durables. Ce même état d’esprit est visible en Ukraine. Des rapports indiquent que des chasseurs russes ont manqué des drones en plein jour.

Un exemple est l’incident de 2023 près de Berdiansk, où un Su-30 a échoué à intercepter à plusieurs reprises un simple quadricoptère qui planait au-dessus d’une base aérienne.

Face à ces limites, les pilotes russes utilisent des armes comme le missile R-73. C’est un missile à guidage infrarouge conçu pour les combats rapprochés. Pour l’utiliser, le pilote doit repérer visuellement la cible, aligner le chercheur et le verrouiller. Sans module de ciblage, la portée d’engagement se réduit considérablement. Les avions doivent voler dangereusement près, ce qui donne plus de temps aux drones pour échapper ou accomplir leur mission. Cela gaspille temps, carburant et munitions, rendant chaque interception bien plus coûteuse et inefficace qu’elle ne devrait l’être. Même en cas de succès, c’est un échange désavantageux : tirer un missile à 250 000 dollars sur un drone valant 20 000 dollars.

Or, rien n’indique que la Russie s’apprête à lancer la production massive de ces modules de ciblage. Moscou semble plutôt investir dans la guerre électronique au sol, des canons guidés par radar et des réseaux de défense aérienne en couches. Ces systèmes sont plus rentables et ne reposent pas sur des technologies restreintes ; cependant, ils ne remplacent pas le rôle des chasseurs dans la défense aérienne. Les drones volant à très basse altitude peuvent échapper aux radars, et les unités au sol interviennent souvent en dernier recours.

En somme, l’échec de la Russie à équiper ses avions de chasse de modules de ciblage révèle une vulnérabilité grave dans sa guerre moderne et sa défense aérienne. Le problème ne se limite pas aux drones qui passent à travers ; la Russie exporte des plateformes de combat plus avancées que celles qu’elle utilise elle-même. Cela reflète un problème plus profond, non seulement technique mais stratégique. Une armée qui mise sur la durabilité au détriment de la sophistication peut gagner des guerres conventionnelles par la force brute, mais la guerre moderne menée par drones exige autre chose : vision, adaptabilité, efficacité. Si les chasseurs russes ne peuvent pas intercepter de manière fiable les drones longue portée ukrainiens, alors même les avions les plus coûteux deviennent de simples plateformes réactives, courant après des ombres. Et dans une guerre d’usure, cela n’est pas seulement inefficace — c’est tout simplement insoutenable.

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