Aujourd’hui, il y a des nouvelles intéressantes en provenance de la mer Baltique.
Ici, les forces européennes ont décidé d’agir rapidement à la suite du nouveau paquet de sanctions de l’UE et ont intercepté un pétrolier appartenant à la flotte fantôme russe. En réponse à l’arraisonnement prévu, les forces russes ont rapidement intensifié les tensions en déployant leurs chasseurs pour dissuader les navires de l’OTAN de s’approcher.

Une nouvelle vague de sanctions européennes cible directement la tristement célèbre flotte fantôme de pétroliers russes, utilisée pour contourner les embargos occidentaux. Dans le cadre du 17ᵉ paquet de sanctions de l’UE, 149 navires ont été ajoutés à la liste noire pour avoir transporté du pétrole russe en violation du plafonnement des prix. Ces pétroliers, en grande partie non assurés, seront interdits d’accès aux ports et services de l’UE, notamment l’assurance, les réparations et le ravitaillement. Parmi eux, 25 ont été récemment repérés en mer Baltique et en mer du Nord, où leur présence soulève également de graves préoccupations environnementales et sécuritaires en raison de leur mauvais état. Les responsables européens avertissent que ces navires représentent non seulement un risque de pollution, mais aussi une menace pour les câbles sous-marins vitaux et les infrastructures énergétiques, plusieurs incidents antérieurs ayant impliqué des ruptures de câbles. Étant donné la vulnérabilité de la mer Baltique aux catastrophes écologiques provoquées par des déversements pétroliers, en raison de sa nature peu profonde et semi-fermée, l’UE a renforcé les sanctions contre ces navires vétustes et imprudents de la flotte fantôme russe.

Alors que l’UE se prépare à élargir la liste des sanctions à plus de 350 navires, elle a également décidé d’imposer des interdictions de visa et des gels d’avoirs contre les capitaines de la flotte fantôme. Ces mesures visent à perturber les routes d’exportation illicites de la Russie et à limiter ses revenus de guerre.

L’application de ce nouveau paquet a débuté immédiatement. Un pétrolier battant pavillon du Gabon, nommé Jaguar, figurant parmi les navires récemment sanctionnés, avait auparavant jeté l’ancre au large d’un port russe, suscitant une surveillance accrue de la part des forces de l’OTAN. Lors de l’approche, le navire a refusé de s’identifier et a ignoré les ordres de la marine estonienne de s’arrêter et de modifier sa trajectoire. Des navires de patrouille estoniens, des hélicoptères et des avions de surveillance ont réagi, des images confirmant la réponse de l’OTAN. Cependant, alors que les bâtiments de l’OTAN s’apprêtaient à monter à bord du Jaguar pour inspection, l’aviation russe a dépêché un chasseur Su-35 à la position du navire en signe de force. Selon les responsables de la défense estoniens, le chasseur russe a survolé le pétrolier et a manifesté l’intention claire d’empêcher toute tentative d’arraisonnement ou de saisie. L’opération d’arraisonnement a alors été annulée immédiatement, les commandants de l’OTAN ayant estimé que le risque d’un affrontement militaire direct était trop élevé.

Un engagement impliquant des chasseurs de l’OTAN ou des moyens navals aurait pu entraîner de graves conséquences. Le ministre des Affaires étrangères de l’Estonie a confirmé que l’avion russe avait brièvement violé l’espace aérien de l’OTAN. La Finlande et la Lituanie ont toutes deux exprimé leur inquiétude face au comportement irresponsable de la Russie, la Première ministre lituanienne avertissant que la Russie démontre clairement sa volonté de protéger sa route pétrolière par tous les moyens, y compris en risquant une confrontation directe pour défendre sa flotte fantôme. En raison des sanctions occidentales restreignant les voies commerciales conventionnelles, la Russie dépend fortement de cette flotte de plus de 600 pétroliers vieillissants pour exporter son brut vers des acheteurs asiatiques.

Ces navires opèrent sous des pavillons de complaisance, sont souvent non assurés, et sont conçus pour échapper aux radars réglementaires, ce qui les rend essentiels au maintien des recettes de l’État russe, finançant directement la guerre en Ukraine. Perturber ces flux ne ferait pas seulement s’effondrer l’économie de guerre russe, mais affaiblirait aussi son influence mondiale.

Cet incident montre jusqu’où la Russie est prête à aller pour défendre ses lignes économiques vitales, allant jusqu’à déployer des moyens aériens pour intimider les navires de l’OTAN. Pourtant, le déséquilibre de puissance est évident. Les escadrons de F-35 de l’OTAN patrouillent régulièrement en mer Baltique. Dans un affrontement réel, un seul chasseur russe aurait eu peu de chances. Mais, conscients des risques, les commandants de l’OTAN ont sagement choisi la désescalade pour éviter un affrontement militaire direct entre la Russie et les forces de l’Alliance.


Dans l’ensemble, cet affrontement met en évidence la détermination de l’UE à faire appliquer ses sanctions, qui ne feront que s’intensifier. En parallèle, la Russie est de plus en plus désespérée pour protéger son commerce pétrolier et prend des risques de plus en plus grands. Avec d’autres navires de la flotte fantôme susceptibles d’être sanctionnés et des patrouilles navales mieux armées se préparant à de futures missions d’interception, la stratégie de la Russie consistant à cacher son commerce de pétrole à la vue de tous devient de plus en plus intenable. Le Jaguar a peut-être échappé à la saisie pour l’instant, mais le message de l’Europe est clair : les sanctions ne resteront pas lettre morte.

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